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_ J'arrive pas à croire qu'on ait accepté de se terrer ici, soupira Harry en posant lourdement les valises sur le sol de l'entrée.
_ Commence pas Hazza, ça gave tout le monde.
_ C'est gentil d'avoir accepté les gars, dit Liam en se grattant la tête, un peu mal à l'aise.

Hellsburry. L'endroit où il avait vécu la majeure partie de sa vie, là où résident les bons et les mauvais souvenirs. C'est comme si le temps s'était figé, il pouvait encore reconnaître chaque rue, chaque trottoirs comme si rien n'avait jamais changé. Il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable. Il y avait une raison à son retour ici, ils n'étaient pas venus par hasard. Bien évidemment chacun aurait préféré aller dans sa propre ville natale mais, Liam avait véritablement insisté pour retourner ici. Premièrement, car il avait énormément à prouver aux gens qui avaient essayé de le détruire. Son rêve s'est brisé, s'est écorché entre les murs de sa chambre, il ne comptait plus le nombre d'heures d'entraînement au chant, la quantité de sueur et de larmes qu'il avait laissé dans la salle de boxe pour canaliser toute sa frustration. Revenir ici c'était une épreuve, mais c'était davantage pour la rédemption. Le prochain pas qui lui redonnerait son entière confiance en lui, qui le propulserait à ce qu'il devait finalement être.

Et puis. Il y avait également une deuxième raison. Et plus forte encore que le désir de prouver au monde entier qu'il méritait ce qui lui arrivait. C'était elle, la raison de son retour. Car jamais il n'aurait eu la force de se représenter de nouveau aux auditions si elle ne l'avait pas poussé. Si elle ne l'avait pas soutenu depuis le début. Et lui, la célébrité lui montant à la tête, le manque de temps, l'envie de passer à autre chose, il l'avait lâchement oubliée, alors qu'elle avait tant fait pour lui. Abigael.
Oui. S'il devait être vraiment honnête, son retour à Hellsburry c'était pour retrouver ce qu'il avait perdu. Leur amitié. Du moins, les débris de ce qu'il avait cassé.

_ Liam, je suis tellement contente de te voir, lança Karen, la maman de l'adolescent.

Avec une lueur d'envie, les autres garçons regardèrent les embrassades chaleureuses et familiales. Avoir accepté de venir à Hellsburry avait été un sacrifice pour chacun et notamment pour Harry à qui sa mère manquait beaucoup. Mais, par amitié, il avait suivi Liam, comme le reste des One Direction. Ils ne savaient pas ce qu'ils venaient chercher ici, à la base ça restait une punition. Et Harry davantage que les autres comptait bien faire payer à Paul le break qu'ils étaient dans l'obligation de prendre alors qu'ils étaient en pleine ascension. Et là dessus, Zayn le rejoignait entièrement. Le pakistanais, célibataire depuis qu'il avait rompu avec Geneva, comptait bien profiter de cette année.

_ C'est une jolie maison, souligna Ruth, une des soeurs de Liam qui avait fait le déplacement pour le déménagement.
_ Donc c'est ici que vous allez vivre pendant un an ? demanda Karen.
_ Oui, c'est à dix minutes du lycée, et Paul a dit que le quartier était très bien fréquenté. Il a fait signer aux voisins une close de confidentialité pour ne pas dévoiler qu'on habitait ici encore, même si bien évidemment ça va être découvert à un moment donné.

Paul n'avait pas fait les choses à moitié. La maison était grande et spacieuse, chacun possédait sa propre chambre et il y avait même une salle de sport au sous sol. 250M² à partager à cinq, avec piscine couverte et bain à remous dans le jardin. C'était comme une incitation à partir du bon pied.







4 septembre 2011

_ Maman, Juliet est arrivée ?
_ Pas encore !
_ Bordel, je vais lui...

Le bruit d'un cliquetis dans la porte d'entrée interrompis Abigael qui fonça vers sa soeur.

_ Tu as VINGT minutes de retard !
_ Cries pas, cries pas, soupira la magnifique brune en se mettant une main sur le front. J'ai une terrible gueule de bois et absolument pas envie de t'entendre hurler dans toute la maison.
_ Il fallait y penser avant de me proposer de m'emmener à Crown Elington ! Je t'attends et je vais être en retard. Grouille.
_ Donc j'imagine que j'ai pas le temps ni de prendre une douche, ni de boire un café ?
_ T'es bête ou tu le fais exprès Juliet ?
_ Ok, ok.

Juliet ouvrit la porte de nouveau et lança à sa petite soeur un casque de moto. Elles enfourchèrent l'engin, le moteur vrombit et quelques minutes plus tard, elles se retrouvaient devant l'imposante bâtisse.

_ Tu commences à quelle heure ? demanda Juliet en allumant une cigarette.
_ Dans une heure je pense, c'est la rentrée donc le temps que tout le monde s'installe, trouve sa classe...
_ Donc tu m'as pressée pour rien, soupira la grande soeur avec agacement.
_ Non, sur la feuille il est expressément dit que les élèves doivent arriver avant quatorze heure.
_ Bref passons. T'as entendu les rumeurs qui disaient que Liam venait se ré-installer à Hellsburry ?

Enfin. Abigael avait attendu la semaine entière pour pouvoir en discuter avec sa soeur mais celle-ci avait profité de sa dernière semaine de vacances d'été pour enchaîner soirées sur soirées. Toute la semaine elle n'avait fait que de penser à ce que tout le monde disait et à attendre un appel ou un message de son ancien meilleur ami. Vainement. Aucune nouvelle, pas un signe de vie.

_ Oui, j'ai entendu.
_ Et t'en penses quoi ? demanda-t-elle en expirant la fumée.
_ Que si Liam devait revenir habiter là, je pense qu'il m'aurait prévenu, non ?

Juliet haussa les épaules et écrasa sa cigarette avec son talon aiguille. Puis son regard se figea au loin.

_ Qu'est-ce qui y a Jules ?
_ Retourne toi.

L'adolescente à l'épaisse frange fit un 180° et elle sentit comme une pierre s'abattre lourdement dans sa poitrine. Cinq adolescents marchaient comme au ralenti vers les portes principales du lycée. Et elle connaissait l'un d'eux. Et lorsqu'il aperçu qu'elle l'avait vu, les garçons se stoppèrent. Ce fut Abigael qui brisa fébrilement la distance entre eux, et lorsqu'elle arriva à sa hauteur, lorsqu'elle vit le sourire éclatant qu'il lui offrit, son bras partit tout seul et vint s’abattre sur la joue de Liam une gifle monumentale. Puis elle tourna les talons et ne se retourna pas.

_ Ah oui, effectivement comme tu disais, elle est super heureuse de te revoir, se moqua Louis.